L'école de demain (et d'après-demain)

Après un quelques semaines d'absence (concours de La fémis oblige) me voilà de retour, pleine d'énergie pour crier après le monde, la société et les hommes (non, c'est tout).

Je viens de lire un article d'un blog très bien, l'Ardoise, tenu par un prof de collège en ZEP. Un type que si y'en avait plus des comme lui, on serait peut-être moins dans la merde. Voici l'article: http://www.rue89.com/lardoise/education-11-000-postes-en-moins-zep-peur

Il dresse un triste portrait de l'école de demain, qui me semble malheureusement assez réaliste. Moi qui trouve déjà que l'école maintenant, ça craint, je me dis de plus en plus souvent que quand j'aurai des enfants et qu'ils seront en âge d'aller à l'école (d'ici une dizaine d'années, quoi - je prends mon temps...), j'aurai tout sauf envie qu'une partie de leur éducation se fasse dans un système éducatif tel qu'il s'annonce. J'aurais encore moins envie de leur faire l'école à la maison (m'épuiser toute la journée pour élever des gamins asociaux, non merci) et encore encore moins moins envie de les mettre dans le privé (ça va contre mes principes et de toutes façons ce sera pas forcément mieux).

Comment faire alors pour éduquer sa progéniture? Je pense qu'avec le temps vont se développer tout doucement des systèmes décoles parallèles. J'en veux pour prendre une famille de Québécois que nous allons héberger dans notre appart praguois cet été, et dont voici un extrait du mail dans lequel ils nous parlent d'eux:

"Nos enfants, 
Zéphyr qui aura 4 ans en mai et Volker qui soufflera ses six bougies 
à la fin du mois de janvier (!), sont des trésors pour lesquels nous 
avons privilégié, depuis leur naissance, d'offrir une présence 
parentale assidue à la maison plutôt que de les faire garder 
constamment. Évidemment, le résultat est là: ils sont éveillés et 
débordent d'imagination créatrice. Volker vient de débuter sa 
scolarité en maternelle dans un volet alternatif publique que nous 
avons développé d'un bout à l'autre avec quelques parents intéressés. 
La pédagogie, que nous avons choisie pour son ouverture à la 
communauté, est celle de Célestin Freinet (un français!)."

J'ai enquêté un peu sur ce Célestin Freinet, et sa pédagogie m'a l'air d'être assez inspirée: http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9lestin_Freinet

Je pense effectivement qu'en s'associant entre parents partageant les mêmes idéaux de vie pour leurs enfants, il est possible de créer une structure éducative solide, stable, communautaire, pour former des élèves cultivés et curieux et pas les espèces de dégénérés illettrés sans aucune confiance dans l'avenir qui passent le bac actuellement. J'ai un frère qui passe le bac cette année, lui ça va encore, mais rien qu'il y a trois jours, dans le bus à Paris, j'écoutais trois greluches de 15 ans parler de leurs amours et ça donnait ça: "Oui, Xavier je le kiffais, kiffAIS, A-I-X". Heureusement, elle s'est reprise quelques secondes plus tard: "Heu, a-i-t pardon." Je rentre chez moi et y'avait un tag sur la portière gauche de la voiture de mon père: "Vive la culture, celle kon connais et celle kon ne connais pas encore." (bon, vous me direz, ça aurait pu être une croix gammée...) Ce sont des riens, hein, des petits détails, et je ne dis pas que de mon temps c'était beaucoup mieux. Mais ça ne présage rien de bon, surtout quand on sait que les gamines du bus elles habitaient Montparnasse, et que la voiture de mon père elle est garée à Gometz-le-Châtel, petit village bobo de la banlieue sud. Enfin bref.

Le problème d'une structure d'éducation communautaire, ce sont évidemment les diplômes, qui ne sont pas reconnus. Mais peut-être qu'ils le seront, dans quelques années? Et peut-être aussi qu'il suffit de mettre les enfants dans un tel système pendant seulement un moment, au début, mettons la maternelle et la primaire, le temps de fixer les bases pour qu'ils soient en mesure de prendre d'eux-même le meilleur du système éducatif d'après, et aussi de se faire leur propre école en dehors de l'école...

Futurs parents concernés, unissons-nous! :)